La synergie de l’ensemble, l’homogénéité des pupitres et la clarté exemplaire de la diction

13/09/2017
ResMusica - Michèle Tosi
Rothko Chapel

Le week-end de la contemporaine à Royaumont
"Know what is above you" de  Steve Reich, pour voix de femmes et deux petits tambours, est une entrée en matière aussi courte que galvanisante.  Les deux œuvres de Steven Stucky (1949-2016) pour chœur mixte, écrites dans une veine expressive et un langage plutôt consonant, laissent  apprécier la synergie de l’ensemble, l’homogénéité des pupitres et la clarté exemplaire de la diction. Elles précèdent le chef d’œuvre attendu de Morton Feldman "Rothko Chapel" pour lequel on installe au  entre de la scène le célesta tenu par Elisa Humanes. C’est l’altiste du Quatuor Tana, Maxime  Désert, qui est à jardin, faisant face au set de percussions d’Hélène  Colombotti. L’acoustique  réverbérante des  lieux est idéale pour fondre dans un même espace chaque intervention sans en altérer l’identité. L’équilibre fragile de cette musique infime est maintenu avec beaucoup de délicatesse par Léo Warynski.
En phase avec la percussion, l’alto conducteur de Maxime Désert est subtilement dosé, dans les dynamiques, la couleur et le vibrato,  jusqu’à l’apparition du chant  hébraïque qui  apporte au terme de ce rituel étrange une fraicheur nouvelle et surprenante.

Si  "Rothko Chapel" a été plusieurs fois donnée dans les mois précédents  (notamment  au  Festival  Manifeste), force est de constater que l’expérience d’écoute, renouvelée par l’espace et les interprètes, est chaque fois différente et  oujours  enrichissante.