De Ravel à Saint-Saëns ou Britten, le groupe vocal les Métaboles, nous ouvre les portes de son éden
Besoin d'air ? "Jardin féérique", album bucolique, troisième opus des Métaboles, vous tend les bras. On y parcourt ou on y fantasme une nature plus ou moins apprivoisée. Aphrodite, déesse de l'Amour, s'y émeut des sons divins produits par Sainte Cécile, patronne des musiciens, et des créatures surnaturelles peuplent le joli bois d'Ormonde. Les soirées sont longues, méditatives, envoûtantes. Le drame couve quand les oiseaux du paradis reviennent de la guerre, et disparaît lorsque John le paresseux trouve l'amour en coupant des genêts....
Dans ce jardin extraordinaire, on trouve des humains qui chantent l'anglais aussi bien que le français, avec des belles voix expressives, capables de s'adapter à différentes écritures et de (re)créer à chaque fois l'atmosphère qui convient.
Le répertoire mélange pièces connues, comme les "Trois Chansons" de Maurice Ravel (1875-1937), et d'autres qui le sont moins, telles ces transcriptions du "Jardin féerique "et de "La Vallée des cloches", issues des cycles ravéliens "Ma Mère l'Oye" et "Miroirs". Les pièces nostalgiques de Camille Saint-Saëns (1835-1921) sont à redécouvrir, l'"Hymn to St Cecilia", de Benjamin Britten (1913-1976), ainsi que ses "Five Flowers Songs" séduisent particulièrement , et R. Murray Schafer (né en 1933) offre un post scriptum à la vocalité exubérante. Dans la galaxie du chant choral a cappella, l'ensemble les Métaboles, fondé en 2010 et dirigé par Léo Warynski, s'impose décidément comme un astre de première importance.