Cité musicale - Metz

Les Métaboles et Léo Warynski font rayonner le répertoire pour chœurs multiples. Le principe d’écriture des chœurs séparés a connu son âge d’or baroque sous les voûtes de la chapelle Sixtine – en témoignent le Miserere d’Allegri pour deux chœurs, les œuvres sacrées de Marc-Antoine Charpentier, qui admira ces polyphonies lors de son voyage en Italie, ou la Missa tu es petrus d’Orazio Benevolo, pour quatre chœurs, récemment ressuscitée par Les Métaboles. Composée sur le même principe de spatialisation, Love de Juta Pranulyte leur fera écho.

Y a-t-il prière plus douce et plus sublime que le Requiem de Fauré, y a-t-il mélodie plus suave que son Cantique de Jean Racine ? Dans Les Djinns, sur le virtuose poème de Victor Hugo, le compositeur déchaîne au contraire les hordes les plus effrayantes. Mais c’est bien le Fauré le plus tendre que l’on retrouve dans les deux autres pièces : la mélancolique Pavane, auquel le dandy Robert de Montesquiou, cousin de la dédicataire, offrit des vers délicatement surannés, et la suite de concert tirée de la musique de scène pour Pelléas et Mélisande, la pièce de Maurice Maeterlinck, avec la célèbre « Sicilienne ».

Les Métaboles et le violoncelliste Marc Coppey, proposent un programme sous le signe de la métamorphose.

Certaines œuvres se transforment, tels une Chaconne de Bach et l’Agnus Dei de Barber, transcrits pour violoncelle et chœur. D’autres traduisent musicalement la métamorphose, telles l’œuvre éponyme de Philippe Hersant inspirée par les quatre saisons ou la création de la compositrice japonaise Noriko Baba. L’ultime changement d’état, celui du passage de la vie à la mort, est exploré dans Svyati de John Tavener.

Le compositeur canadien Raymond Murray Schafer a développé dans sa musique une approche philosophique des plus singulières, ses œuvres vocales cherchant à établir un lien spirituel avec la Nature, en créant de véritables paysages sonores, s'inspirant pour cela de la culture amérindienne. L'ensemble vocal Les Métaboles excelle dans l'interprétation de ce répertoire à la portée métaphysique. Complété par une pièce du compositeur estonien Veljo Tormis, ce concert est mis en mouvement par le chorégraphe Éric Oberdorff, assurant au public de vivre une expérience mystique hors du commun.

En 1994, Messe un jour ordinaire croisait la parole véhémente et fracassante de la messe à celle, individuelle et dérisoire, de Laurence, jeune toxicomane apparue dans un documentaire de Jean-Michel Carré.
20 ans plus tard, Bernard Cavanna en effectue une réécriture pour y renforcer la présence de la voix et du chœur.

Tout chante chez Ravel : les cordes de Daphnis et Chloé, le piano des Jeux d’eau ou le tourbillon de personnages fantastiques de L’Enfant et les Sortilèges. Pourtant, son œuvre pour chœur a cappella se réduit aux virevoltantes mais très courtes Trois chansons. Qu’à cela ne tienne ! Ravel lui-même n’a-t-il pas transcrit, ici pour piano, là pour orchestre, une bonne partie de son catalogue ? Voici Ma mère l’Oye, Miroirs, Shéhérazade offerts à la virtuosité et l’espièglerie des chanteurs des Métaboles – et en création, les transcriptions du Bolero et de la Pavane pour une infante défunte par Thibault Perrine.

Réservations ici 

Derrière Brahms le titan, ambitieux héritier de Beethoven et Schumann, se tient l’amoureux de la voix, l’observateur complice des coutumes viennoises. C’est celui-ci qui compose des valses pour piano à quatre mains et ensemble vocal, à destination des amateurs. Chants d’amour au rythme de danse, ces Liebeslieder Walzer expriment tour à tour le désir, la nostalgie, le chagrin, l’amusement dans le dialogue des cœurs. À ce recueil emblématique, Léo Warynski joint plusieurs joyaux de l’art vocal brahmsien, où brillent les couleurs de ses Métaboles.

Les Métaboles
Yoan Héreau et Edoardo Torbianelli, piano
Léo Warynski, direction musicale

Le concert d’ouverture de la saison 2021-2022 met à l’honneur les chefs-d’oeuvre de grands artistes français, Camille Saint-Saens, Reynaldo Hahn et Claude Debussy. À ces compositeurs s'ajoute Édith Canat de Chizy avec Apocalypsis, création mondiale pour chœur et orchestre.

Cette oeuvre puissante commandée à l’occasion des 800 ans de la Cathédrale Saint-Étienne de Metz, résonnera avec force dans la Grande Salle de l’Arsenal.